Fougères 1er décembre
Montaudin 19 novembre
Jullouville 8 novembre
Drouges 18 octobre
Niche coucou 15 octobre
Saint Méloir des ondes 11 octobre
Livré sur Changeon 6 octobre
Suisse Normande 29 juin au 1er Juillet
La « Godasse qui chauffe », alias les Par’chemins, en Suisse normande.
Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche ! (Raymond Devos)
Huit paires de « Godasse fougeraise » et des environs (Jocelyne, Simone, Germaine, Monique, Geneviève, Nicole, Colette et François) ont répondu à l’appel de Marcel, le baroudeur.
Clécy, la capitale touristique de la Suisse normande (titre décerné en 1932 par le sous-secrétaire d’État au Tourisme, Gaston Gourdeau) et dont la beauté a séduit des peintres tel que Pissaro, est le cadre de la première rando de la « Godasse qui chauffe ».
Partis du village Le Vey (le gué) les neuf randonneurs s’élancent à l’assaut du « Pain de sucre » , mais ignorent la piste d’envol des parapentes. En fin de parcours, la « Godasse qui chauffe » emprunte le balcon des Rochers des Parcs avec une vue imprenable sur la vallée l’Orne.
Les godasses les plus téméraires ajoutent une boucle de 7 km aux 19 déjà parcourus, avec en prime la Croix de la Faverie.
La récompense est au bout du chemin avec un diner en terrasse de la « Guinguette à tartine » au pont du Vey sur les bords de l’Orne. Seul manque un petit bal musette au son de l’accordéon !
Le gîte de groupe de Moncy (3 épis) permet aux godasses de récupérer avant de découvrir (ou redécouvrir pour certains)la Roche d’Oëtre, le site le plus pittoresque de la Suisse normande, dominant du haut de ses 118 mètres les gorges de la Rouvre.
Le lendemain, quatre paires de « Godasse nordique » (Sissi, Claude, Marianne et Michèle F.) partent de Fougères à sept heures du matin. Elles nous rejoignent à Ségrie-Fontaine. À partir du village du Rouvrou, vroum, les treize paires de « Godasse qui chauffe » s’échauffent sous les ombrages de la vallée de la Rouvre. Après un pique-nique, les pieds dans l’eau pour certains, elles affrontent les 300 (?) marches rustiques et inégales de la Roche d’Oëtre, un des plus prestigieux belvédères naturels de l’ouest qui reçoit 100 000 visiteurs par an (en godasses normales pour la grande majorité). Arrivées là-haut, elles sont accueillies par cinquante casquettes vertes de l’ONF et jouissent du spectacle le plus « montagnard » offert par la Suisse normande : un précipice abrupt de 118 mètres de haut.
Retour par le « Sentier du granite » en longeant la Rouvre et ses petites plages de sable (arène).
Les 22 km parcourus auraient mérité une meilleure récompense, mais en Suisse normande, trouver un restaurant reste un secret, notamment à Montsecret et à Tinchebray : le « Père tranquille » ne risque pas d’être dérangé. Le « Trotteur » est disqualifié et la « Bouilloire » donne des cours de musique ! À ce jeu là, la « Godasse fougeraise » manque singulièrement de flair. Heureusement, à Flers, la pizzeria « Al Dente », va lui offrir quelque chose à se mettre sous la dent.
Le dernier jour, la «Godasse qui chauffe » s’élance sur le « Chemin du roi », connu sous le nom de “Grand Chemin de Bretagne”. Après s’être désaltérée sous l’if du village Le Bô ((ce n’est pas un bô-bar) et s’être abritées sous la grotte du site de l’ancien moulin à huile en ce qui concerne Geneviève et Nicole, la «Godasse qui chauffe » se transforme en « Godasse qui brûle» sur le GR 36 et son ruban bitumé interminable, notamment la côte du Ham et ses 140 mètres de dénivelé, escaladée sous la canicule. Ce sentier de grande randonnée relie la Manche à la Méditerranée, sur plus de mille kilomètres de Ouistreham (Calvados) à Bourg-Madame (Pyrénées-Orientales).Une dizaine de kilomètres nous suffit !
La « Godasse qui brûle » se refroidit dans les sous-bois de la vallée de l’Orne, mais les trois derniers kilomètres sont fatals à la « Godasse fougeraise » pourtant renommée pour sa qualité. Les godasses de Jocelyne, à défaut de bougies d’anniversaire, s’éclairent aux ampoules et la contraignent à l’abandon, ainsi que trois autres paires de godasses.
À Pont d’Ouilly, la guinguette étant fermée (église Ste Thérèse et sa superbe rosace), nous dégustons les glaces sur bâtonnets offertes par Jocelyne et nous nous installons aux bords de l’Orne sur la terrasse ombragée du café de l’Isle pour une pause « boisson fraiche » bien méritée (ah ! ce cidre fruité normand de Clécy !)
Nous regagnons Fougères, l’ex-capitale de la chaussure féminine, après avoir traversé Condé-sur-Noireau, plaque tournante de notre séjour, rendue tristement célèbre par le scandale de l’amiante à l’usine Ferodo (fermée en 2013).
La « Godasse fougeraise » remercie Marcel de lui avoir fait découvrir que, « si le Couesnon dans sa folie a mis le Mont-St-Michel en Normandie », le massif armoricain ne s’arrête pas à la frontière, mais se prolonge sur le département de la Manche, le sud-ouest du Calvados et l’ouest de l’Orne. La suisse normande, au centre de laquelle se situe la Roche d’Oëtre, se trouve ainsi à l’extrémité est du massif armoricain.
De même que la ville de Clisson est située à l’extrémité sud.
Alors pourquoi ne pas envisager un séjour de la « Godasse fougeraise » dans la Vallée de Clisson au « cadre de vie exceptionnel entre vignes, rivières et patrimoine historique remarquable » sur les pas de la Blanche hermine chantée par Gilles Servat ?
Remerciements également à Geneviève et Nicole qui ont à peine eu le temps d’enlever leurs godasses et à Alain qui a préparé la galette-saucisse, arrosée de cidre breton et acheté un fraisier en l’honneur de Jocelyne, une des victimes de la canicule, qui se souviendra du 1er juillet 2015 !
P.S. : seul point noir, en dehors de la canicule, les tiques…